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La quatrième visite de Macron en Égypte, du 6 au 8 avril 2025, marque un tournant historique dans les relations franco-égyptiennes, notamment avec un engagement financier français de 4 milliards d'euros depuis 2006.

 

 

En effet, cette visite présidentielle témoigne de l'importance stratégique croissante entre les deux nations, avec la France positionnée comme le plus grand investisseur européen en Égypte hors hydrocarbures, représentant un stock d'investissement de 7 milliards d'euros.

 

#1. Les préparatifs secrets de la visite présidentielle

#2. Premier jour : une promenade surprise au souk Khan al-Khalili

#3. Deuxième jour : entre diplomatie et économie

#4. Troisième jour : la dimension humanitaire à El-Arich

#5. FAQs

 

Le voyage diplomatique a également été marqué par des moments inattendus, notamment un dîner avec le président al-Sissi au marché Khan al-Khalili, ainsi que des discussions cruciales sur la situation humanitaire à Gaza lors d'un sommet avec le roi Abdallah II de Jordanie.

 

 

Ce déplacement présidentiel, qui vise à élever les relations bilatérales au rang de partenariat stratégique, promet d'approfondir la coopération dans de multiples domaines, comme en témoigne l'augmentation de 2,4% des échanges commerciaux atteignant 2,95 milliards d'euros en 2024.

 

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#1. Les préparatifs secrets de la visite présidentielle

 

En amont de la visite d'Emmanuel Macron en Égypte, une préparation minutieuse s'est orchestrée entre les deux pays. Cette quatrième visite présidentielle française, prévue du 6 au 8 avril 2025, a nécessité un dispositif exceptionnel compte tenu du contexte régional tendu, particulièrement la situation humanitaire à Gaza.

 

La sécurité renforcée au Caire

 

Le dispositif sécuritaire déployé dans la capitale égyptienne témoigne de l'importance accordée à cette visite diplomatique. Les forces de sécurité égyptiennes ont établi un périmètre renforcé autour des sites prévus au programme officiel, notamment le Grand Musée Égyptien, le Palais présidentiel Al-Ittihadiya et l'Université du Caire.

 

La proximité de la frontière avec Gaza et la situation géopolitique ont justifié ces mesures exceptionnelles, avec une présence policière particulièrement visible dans les quartiers historiques comme Khan al-Khalili.

 

Les négociations diplomatiques en coulisses

 

Plusieurs semaines avant l'arrivée du président français, les échanges diplomatiques se sont intensifiés entre Paris et Le Caire. Ces discussions préliminaires ont permis d'établir l'agenda précis de la visite, axé sur deux priorités majeures.

 

D'une part, l'avancement du plan de reconstruction de Gaza - accueilli favorablement par la France - et la conférence internationale que l'Égypte prévoit d'organiser en collaboration avec les Nations Unies et divers partenaires régionaux et internationaux.

 

D'autre part, la préparation de la conférence internationale que la France et l'Arabie Saoudite co-présideront aux Nations Unies concernant la solution à deux États.

 

L'équipe française mobilisée

La délégation française accompagnant le président Macron est considérée comme la plus importante dans l'histoire des relations entre les deux pays. Elle comprend notamment les ministres des Affaires étrangères, de la Défense, de l'Économie, de la Santé, des Transports et de la Recherche scientifique. Cette composition exceptionnelle souligne "le niveau stratégique atteint par les relations égypto-françaises et le désir de continuer à les faire progresser vers des horizons plus larges", selon l'Ambassadeur Mohamed Hegazy.

 

Par ailleurs, cette visite a été préparée avec un programme particulièrement dense incluant la signature d'un accord de partenariat stratégique renforcé entre les deux pays dans divers domaines. Plusieurs accords bilatéraux sont également prévus, notamment dans les secteurs des transports et de la santé, ainsi qu'un protocole d'accord visant à faciliter le traitement des Palestiniens évacués de Gaza depuis octobre 2023.

 

La visite prochaine du président français à El-Arich, ville proche du passage de Rafah, a également nécessité des préparatifs logistiques considérables, soulignant l'importance que Macron accorde à la reprise de l'acheminement de l'aide humanitaire vers Gaza.

 

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#2. Premier jour : une promenade surprise au souk Khan al-Khalili

 

Le premier jour de sa visite officielle au Caire, une scène inattendue s'est déroulée lorsque Emmanuel Macron et le président égyptien Abdel-Fattah El-Sisi ont décidé d'effectuer une promenade surprise dans le célèbre souk Khan al-Khalili, dimanche soir, marquant ainsi le début d'une visite présidentielle de trois jours.

 

L'accueil chaleureux d'al-Sissi

 

Le geste du président égyptien d'accompagner personnellement son homologue français dans ce quartier historique témoigne de la chaleur des relations bilatérales. En effet, les deux dirigeants ont traversé ensemble la place Al-Hussein, s'arrêtant même devant la vénérable mosquée Al-Hussein où des foules s'étaient rassemblées pour les saluer. Pendant cette promenade, El-Sisi a partagé avec Macron des souvenirs personnels, lui confiant notamment qu'il avait grandi dans ce quartier à une époque de grande diversité, mentionnant également la présence de communautés juives dans ce secteur.

Les réactions des commerçants égyptiens

L'apparition soudaine des deux présidents a créé un moment de surprise pour les commerçants et visiteurs du marché. Mustafa, dont le chariot se trouvait entre des vendeurs d'épices et des ateliers de cuivre, s'est retrouvé subitement sous les projecteurs. Plus tard, essuyant son front avec un tissu brodé de roses, il a confié : "Bien sûr, j'ai ressenti de la joie. C'est un message au monde : l'Égypte est sûre".

Par ailleurs, Ahmed, un vieux marchand de tissus, a évoqué les racines du président égyptien : "Il est d'ici, d'El-Gamaleya. Sa famille travaillait dans la menuiserie arabesque". Un artisan local a également mentionné avoir offert au président français un carnet qu'il avait fabriqué, déclarant : "La visite était diplomatique, oui, mais aussi un message : l'Égypte reste forte et sûre".

Le dîner informel non prévu au programme

Après leur promenade, les deux chefs d'État se sont rendus dans l'un des restaurants les plus réputés du marché pour un dîner impromptu. Ils ont choisi le Café et Restaurant Naguib Mahfouz, nommé d'après le lauréat égyptien du prix Nobel. La délégation présidentielle, forte d'environ 80 personnes, avait réservé l'établissement entier pour un repas traditionnel égyptien comprenant soupe de lentilles, viandes grillées, baba ghanoush et pâtisseries orientales.

 

Kamel, un serveur discret dans la trentaine, a noté la simplicité de Macron : "Il pointait les plats comme n'importe quel touriste". Les deux présidents ont également pris le temps de déguster du thé au Café Umm Kulthum, où Macron semblait captivé par les radios vintage diffusant les chansons de l'Étoile de l'Orient. Après cette soirée, Macron a exprimé sur X ses remerciements à El-Sisi et au peuple égyptien pour leur accueil chaleureux, le qualifiant d'hommage vibrant à "l'amitié qui unit l'Égypte et la France".

 

#3. Deuxième jour : entre diplomatie et économie

 

Au cœur du Palais présidentiel Al-Ittihadiya, le deuxième jour de la visite d'Emmanuel Macron en Égypte s'est révélé particulièrement intense sur le plan diplomatique et économique, marquant un tournant majeur dans les relations bilatérales entre les deux nations.

 

La signature du partenariat stratégique

 

Lundi 7 avril 2025, le président français et son homologue égyptien Abdel-Fattah El-Sisi ont signé une déclaration conjointe élevant officiellement les relations égypto-françaises au rang de partenariat stratégique. 

 

Après l'échange des copies signées, les deux dirigeants ont tenu une réunion bilatérale, suivie de discussions élargies entre les délégations des deux pays. À cette occasion, Macron a réaffirmé l'engagement de la France à soutenir la stabilité de l'Égypte dans un contexte régional tendu, annonçant notamment que l'Agence française de développement signerait 260 millions d'euros de prêts et de subventions destinés aux secteurs des transports, de la santé, de l'eau et de l'énergie.

 

Le sommet trilatéral avec le roi de Jordanie

 

Pendant ce temps, un sommet trilatéral s'est tenu au Caire réunissant les présidents français et égyptien ainsi que le roi Abdallah II de Jordanie. Face à la reprise des frappes israéliennes sur Gaza, les trois dirigeants ont appelé à un retour immédiat au cessez-le-feu et ont exprimé leur rejet catégorique de tout déplacement forcé des Palestiniens hors de leur territoire. Ils ont également insisté sur la nécessité d'une gouvernance palestinienne renforcée, soulignant que "la gouvernance ainsi que le maintien de l'ordre et de la sécurité à Gaza, comme dans tous les territoires palestiniens, doivent relever uniquement de l'autorité d'une AP (Autorité Palestinienne) renforcée".

 

La visite du métro du Caire construit par Alstom

 

En parallèle des discussions diplomatiques, le volet économique a été marqué par la signature d'un accord entre l'Égypte et le groupe français Alstom pour l'établissement d'un complexe industriel ferroviaire. Ce projet d'envergure prévoit la construction de deux usines sur un terrain de 40 feddans à Borg El Arab. La première installation, s'étendant sur 13 feddans, sera dédiée à la production de systèmes électriques et de composants ferroviaires, tandis que la seconde se concentrera sur la fabrication de divers types de matériel roulant, notamment des véhicules légers sur rail, des monorails et des trains à grande vitesse.

 

Cet investissement souligne la position de la France comme premier investisseur européen en Égypte hors secteur énergétique, avec plus de 7 milliards d'euros d'investissements privés et 50 000 emplois créés par les entreprises françaises.

 

#4. Troisième jour : la dimension humanitaire à El-Arich

Le dernier jour de sa visite d'État, Emmanuel Macron s'est rendu à El-Arich, ville portuaire égyptienne située à seulement 50 kilomètres de la bande de Gaza, marquant ainsi la dimension humanitaire de ce voyage diplomatique. Cette étape symbolique souligne l'engagement de la France face à la crise humanitaire qui frappe la région.

La visite près de la frontière de Gaza

Accompagné du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, Macron a visité l'hôpital général d'El-Arich, un établissement devenu crucial pour les Palestiniens blessés. Le directeur de l'établissement, Mahmud Mohammad Elshaer, a confirmé que l'hôpital avait traité environ 1 200 patients palestiniens depuis le début du conflit en octobre 2023. En tenant un bouquet de roses rouges, le président français a parcouru plusieurs services ainsi qu'une aire de jeux pour enfants, rencontrant des Palestiniens blessés, particulièrement des femmes et enfants.

Les rencontres avec les ONG françaises

Par ailleurs, Macron a visité le centre logistique du Croissant-Rouge égyptien, où s'accumulent des stocks d'aide humanitaire française et européenne sous de grandes tentes blanches. Sur place, il a notamment échangé avec des représentants des Nations Unies et des organisations humanitaires. Face aux conteneurs d'aide rejetés, le président français a déclaré avec fermeté : "Notre priorité est de reprendre l'aide humanitaire immédiatement". Il a également condamné "dans les termes les plus forts" le meurtre de travailleurs humanitaires, affirmant que "la vérité doit être établie".

L'aide humanitaire française annoncée

Lors de cette visite, le ministre égyptien de la Santé, Khaled Abdel Ghaffar, a présenté l'ampleur du soutien égyptien aux Palestiniens :

  • Accueil de 107 000 Palestiniens
  • Plus de 5 160 opérations chirurgicales réalisées
  • Mobilisation de 38 000 médecins et 25 000 infirmiers

Le coût total des services médicaux fournis par l'Égypte s'élève à environ 551,53 millions d'euros et devrait atteindre 950 millions. En réponse, Emmanuel Macron a remercié l'Égypte pour ses efforts et a appelé à "la reprise d'un cessez-le-feu dans l'urgence" ainsi qu'à la protection des civils et travailleurs humanitaires. Il a également exhorté Israël à lever le blocus de l'aide, qualifiant la situation actuelle d'"intolérable" et "plus grave que jamais".

 

Cette quatrième visite présidentielle française en Égypte témoigne certainement d'un renforcement sans précédent des relations entre Paris et Le Caire. Les trois jours de déplacement ont abouti à des avancées significatives, notamment la signature d'un partenariat stratégique majeur et des accords économiques représentant plusieurs milliards d'euros d'investissements.

 

Au-delà des aspects diplomatiques et économiques, la dimension humanitaire s'est révélée primordiale, particulièrement lors de la visite à El-Arich. L'engagement français dans la crise de Gaza, ainsi que le soutien apporté aux efforts égyptiens, démontrent une volonté commune d'œuvrer pour la stabilité régionale.

 

Les moments inattendus, tels que la promenade au souk Khan al-Khalili, ont également souligné l'authenticité des liens entre les deux nations. Cette visite historique pose ainsi les jalons d'une coopération renforcée entre la France et l'Égypte, promettant des développements considérables dans les domaines économiques, culturels et humanitaires pour les années à venir.

 

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#5. FAQs

 

Q1. Quels ont été les moments forts de la visite de Macron en Égypte ?

 

La visite a été marquée par une promenade surprise au souk Khan al-Khalili, la signature d'un partenariat stratégique, un sommet trilatéral avec le roi de Jordanie, et une visite humanitaire à El-Arich près de la frontière de Gaza.

 

Q2. Quel a été l'impact économique de cette visite présidentielle ?

 

La France a annoncé un engagement financier de 4 milliards d'euros depuis 2006, et un accord a été signé avec Alstom pour la construction d'un complexe industriel ferroviaire en Égypte, renforçant la position de la France comme premier investisseur européen dans le pays.

 

Q3. Comment la situation à Gaza a-t-elle été abordée lors de cette visite ?

 

La crise humanitaire à Gaza a été au cœur des discussions, avec un appel à un cessez-le-feu immédiat et à la reprise de l'aide humanitaire. Macron a visité El-Arich pour souligner l'engagement français face à cette crise.

 

Q4. Quelles mesures de sécurité ont été prises pour cette visite présidentielle ?

 

Un dispositif sécuritaire exceptionnel a été déployé au Caire, avec un périmètre renforcé autour des sites visités et une présence policière accrue, notamment dans les quartiers historiques comme Khan al-Khalili.

 

Q5. Quels accords ont été signés entre la France et l'Égypte lors de cette visite ?

 

Une déclaration conjointe élevant les relations au rang de partenariat stratégique a été signée, ainsi que des accords dans les domaines des transports, de la santé, de l'eau et de l'énergie, avec 260 millions d'euros de prêts et subventions de l'Agence française de développement.

 

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